Accord entre les membres de l'OPEP : les consommateurs payeront-ils plus cher à la pompe ? Pas sûr !
Les membres de l'OPEP sont arrivés à un accord ce 28 septembre à Alger. Ils se sont entendus pour réduire leur production de brut à un volume entre 32,5 et 33 millions de barils par jour, contre les 33,24 millions produits aujourd'hui. Il s'agit de la limitation la plus importante depuis celle décidée durant la crise de 2008.
Depuis mi-2014, la surabondance de l'offre et la morosité de la demande ont affaibli les cours du brut qui ont atteint des niveaux jugés trop bas par les principaux pays producteurs dont certains souffrent économiquement. Les pays de l'OPEP ont dès lors tenté de trouver un moyen de faire remonter le prix du baril pour rééquilibrer un marché dominé par une offre trop abondante.
Accord surprise...
Cet accord a véritablement provoqué la surprise alors que les marchés avaient perdu espoir suite aux déclarations récentes de l'Arabie saoudite et de l'Iran. Il s'en suit que les cours du pétrole ont enregistré une forte hausse ce mercredi, mais qui ne fut que de courte durée. Ce jeudi matin, les prix du pétrole baissaient déjà en cours d'échanges européens.
...difficile à respecter
De nombreux analystes soulignent les modalités d'application difficile à faire respecter de cet accord.
Accord qui a été trouvé parce que l'Arabie Saoudite a accepté in extremis d'assouplir sa position qui consistait à refuser tout gel tant que Téhéran et des pays non-OPEP comme la Russie ne se montraient pas prêts à participer à l'effort. Arabie Saoudite dont la situation financière s'est fortement dégradée et qui en tant que premier exportateur mondial de brut souhaite diversifier ses sources de revenus. L'accord repose sur des raisons économiques dans un contexte politique tendu.
Par ailleurs, les positions de la Russie, des États-Unis et du Canada, importants producteurs non membres de l'OPEP, seront cruciales pour que les prix remontent à plus long terme.
Des analystes qui restent sceptiques
Le plus difficile reste à faire, quand les membres de l'OPEP se réuniront le 30 novembre prochain à Vienne afin de déterminer la contribution de chaque pays. Trois pays seront vraisemblablement autorisés à continuer leur production maximum : l'Iran, le Nigeria et la Libye.
En attendant, le scepticisme de certains analystes reste fortement perceptible. Force est de constater que précédemment certains membres de l'OPEP n'ont pas toujours respecté les quotas de production qui leur étaient attribués.
OPEP : une organisation qui perd de son éclat
Organisation intergouvernementale créée en 1960, l'OPEP a connu ses heures de gloire jusqu'en 2000. Depuis, de nouveaux géants, tels que les États-Unis et le Canada se sont profilés sur l'échiquier mondial. L'OPEP n'a donc plus le monopole du pétrole. En 2015, elle ne représentait déjà plus que 41 % de la production mondiale.
Enfin, avec la Russie, qui n'est pas la première nation à faire preuve de bonne volonté pour réduire sa production, on peut penser qu'une flambée des prix à la pompe n'est pas pour demain.
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