Rouler au mazout en Belgique : quels risques légaux et mécaniques pour votre véhicule ?

En Belgique, certains automobilistes cherchent à économiser en remplissant leur réservoir avec du mazout de chauffage plutôt qu'avec du diesel routier, attirés par un coût significativement plus bas. Cependant, cette pratique, bien qu’elle semble anodine, comporte des risques majeurs tant sur le plan mécanique que légal.

Risques mécaniques

Le mazout de chauffage, souvent appelé « diesel rouge » en raison de son colorant distinctif, diffère du diesel routier par sa composition. Bien que ces deux carburants soient techniquement compatibles, ils n’offrent pas les mêmes performances. Le diesel routier contient des additifs spécialement conçus pour améliorer le rendement du moteur et réduire les émissions. Il possède un indice de cétane garanti, essentiel pour assurer une combustion optimale et limiter l'usure prématurée des pièces mécaniques, notamment des injecteurs et des filtres.

Le mazout, quant à lui, n’a pas ces additifs et contient davantage de soufre. Cela peut entraîner des dépôts dans le moteur et une diminution de ses performances à long terme, réduisant ainsi la durée de vie de votre véhicule.

Risques légaux

Sur le plan légal, rouler avec du mazout de chauffage est strictement interdit pour les véhicules circulant sur la voie publique. Le gouvernement belge impose des accises élevées sur le diesel routier, mais ces taxes ne s’appliquent pas au mazout de chauffage, destiné exclusivement à un usage domestique. Ainsi, l’utilisation de mazout dans un véhicule routier constitue une fraude fiscale.

Les autorités douanières en Belgique sont très vigilantes à ce sujet. Les contrôles routiers se sont intensifiés ces dernières années, avec plus de 1 000 fraudes détectées en 2022. Lors de ces contrôles, les agents peuvent facilement identifier le mazout de chauffage grâce à son colorant rouge, visible même après un nettoyage du réservoir. Si vous êtes pris en flagrant délit, l’amende peut aller de 500 à 1 250 euros pour une première infraction. En cas de récidive, elle peut atteindre jusqu’à 5 000 euros, avec la possibilité d'être convoqué devant un tribunal

Conclusion

Bien que le prix attractif du mazout de chauffage puisse être tentant, les risques encourus surpassent largement les économies réalisées. Non seulement vous exposez votre véhicule à des dommages coûteux, mais vous risquez également des amendes lourdes, voire des poursuites judiciaires. Pour éviter de tels désagréments, il est recommandé de s’en tenir au carburant diesel homologué pour les véhicules routiers.

Date de publication : 29/10/2024 09:00:00