Chauffage au bois ou aux pellets : bonne ou mauvaise idée ?

La réduction des émissions de CO2 passe par l'évolution des systèmes de chauffage. Quoique parfois décrié, le chauffage au bois a pourtant un rôle important à jouer dans la transition énergétique. Les systèmes de chauffage au bois modernes s'avèrent d'ailleurs très efficaces et permettent de contribuer à la réduction des émissions nocives s'ils sont utilisés correctement.

La Belgique doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. Or, des études européennes récentes ont démontré que la combustion de la biomasse (chauffage au bois et feux de végétaux) contribue à la pollution de l'air par une importante émission de particules fines et de monoxyde de carbone, principalement en hiver.

C'est pour cela que, quoiqu'on observe une véritable évolution technologique des systèmes de combustion de la biomasse (bois, pellets, déchets de végétaux), des réglementations sont prises afin de limiter la pollution.

Ainsi, en Région de Bruxelles-Capitale, il est interdit de recourir au chauffage au bois en cas de pic de pollution, sauf lorsqu'il n'y a aucune autre alternative de chauffage. Par ailleurs, à Bruxelles, bien que ce ne soit pas le cas pour les petites installations telles que les poêles à pellets ou les chaudières à bois, les grandes installations de combustion de biomasse sont soumises à un permis d'environnement. Enfin, la Région prévoit d'interdire purement et simplement l'installation de systèmes de chauffage central au bois à partir de 2021...

En Flandre, dans son Green Deal, le gouvernement flamand a convenu de diminuer de moitié la quantité de substances nocives émises par les appareils de chauffage au bois d'ici 2030. L'accord fait en outre mention de la mise hors service des anciens appareils polluants et pas moins de 50% des chauffages à bois devront alors être mis hors d'usage.

Le bois, source de chaleur pourtant appréciée... et appréciable

En Wallonie, plus d'un quart des ménages utilise d'une façon ou d'une autre le bois comme source énergétique dans leur habitation. Lorsque l'on parle de chauffage au bois, on pense principalement aux bûches, aux bûchettes de bois compressé, aux pellets et dans une très moindre mesure les plaquettes de bois qui concerne surtout des utilisations non-domestiques.

Par ailleurs, les poêles et chaudières à pellets séduisent globalement les Belges. Et c'est normal, puisque ce type de chauffage présente des avantages économiques, pratiques et même écologiques lorsqu'il est bien géré.

Bien entendu, pour être véritablement économique, sain et peu polluant, le chauffage au bois doit être mis en œuvre dans de bonnes conditions et une attention particulière doit être apportée au choix du matériel, à son entretien, à la sélection du bois et à l'alimentation du foyer afin de garantir une bonne combustion et de réduire ainsi les émissions de particules fines et autres polluants atmosphériques.

Des appareils de chauffage au bois plus modernes

Les poêles modernes sont d'ailleurs très efficaces. Alors que les poêles anciens ne sont équipés que d'une seule arrivée d'air par le dessous de la masse en combustion, les poêles modernes sont d'une seconde arrivée d'air dans la partie supérieure du foyer qui permet une combustion complète des gaz de bois. Les foyers modernes sont donc nettement moins polluants que les anciens.

Par ailleurs, les appareils de chauffage par biomasse vendus sur le marché belge doivent répondre à une série de réglementations. Un arrêté royal de 2010 fixe par ailleurs les exigences minimales de rendement et les niveaux des émissions de polluants des appareils de chauffage alimentés en combustibles solides.

Enfin, une directive européenne EcoDesign de 2018 fixe les niveaux de performances énergétiques et environnementales auxquelles devront répondre les chaudières au bois dès 2020 et les systèmes de chauffage individuel dès 2022.

L'impact carbone du bois neutre si...

Si le bois utilisé provient de forêts régénérées, que les émissions de CO2 liées aux opérations d'abattage, de transport et de transformation sont réduites au maximum et que la combustion est complète et de bonne qualité, alors le bilan carbone du chauffage au bois est neutre. C'est-à-dire que les émissions de CO2 sont compensées par l'absorption du CO2 par les arbres. Dans ce cas, le chauffage au bois reste donc une bonne idée et a sa place dans la transition énergétique.

Date de publication : 16/09/2019 16:50:00