Le marché pétrolier sera-t-il le même après la crise du coronavirus ?
La crise du Covid-19 a provoqué un important ralentissement de l'activité économique entrainant une baisse brutale de la demande en pétrole alors que la production était à son comble. S'en suivent une chute des cours du pétrole et la possibilité d'un nouveau pic pétrolier qui vont obliger les entreprises du secteur et les gouvernements à se réinventer.
La pandémie de coronavirus a plongé le secteur pétrolier dans un état de crise sans précédent. Les mesures de confinement et la fermeture des frontières ont réduit de manière drastique la demande mondiale en pétrole. Les entreprises du secteur ont perdu des dizaines de milliards de dollars et déjà, certaines déposent le bilan.
Les experts se demandent désormais si la demande n'a pas entamé un déclin irréversible et ils sont très nombreux à penser que ce processus va continuer.
Pour 2020, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) table sur une chute historique de la demande pétrolière de quelque 8,1 millions de barils par jour et même si elle anticipe un rebond en 2021, les compagnies pétrolières revoient à la baisse leurs estimations des cours pétroliers à venir.
Pic pétrolier?
Mais parallèlement à cela, les experts redoutent un nouveau pic pétrolier. Soit le moment où les extractions mondiales de pétrole auront atteint leur niveau maximal avant de connaître par la suite un déclin dû à l'épuisement progressif des réserves.
Le pétrole conventionnel a atteint un tel pic en 2008. Il représentait alors 90% de la production mondiale et le prix du baril flamba jusqu'à 150 $.
Depuis, l'industrie du pétrole de schiste américain a pris le relais et la production a à nouveau explosé. Les États-Unis sont ainsi devenus le premier producteur mondial dès 2014.
Cependant, à la veille de la pandémie, les perspectives d'offre pétrolière à l'horizon 2025 étaient préoccupantes. Et la chute de prix due au coronavirus a fragilisé l'industrie du pétrole de schiste plus rapidement que prévu provoquant son déclin.
Avec la fin annoncée des extractions des pétroles conventionnels et de schiste, le risque de pic pétrolier resurgit et la capacité mondiale à investir et à déployer d'autres pétroles à coût raisonnable est plus qu'incertaine.
La demande commence elle aussi à basculer
Parallèlement à ça, les experts et les défenseurs de l'environnement doutent d'un véritable rebond de la demande ces prochaines années. La croissance économique risque de rester nulle, le télétravail devrait encore augmenter et il est probable que les secteurs aériens et du transport ne retrouvent pas leur rythme d'avant la pandémie.
En outre, les défenseurs de l'environnement et du climat encouragent la sobriété, les énergies renouvelables, les véhicules électriques et l'hydrogène. La demande pétrolière pourrait donc avoir atteint son pic et ne jamais revenir à son niveau d'avant la crise.
Alors que les énergies fossiles représentent encore 80% de l'énergie primaire mondiale, la crise du coronavirus souligne la nécessité qu'ont les acteurs majeurs du secteur pétrolier et les gouvernements à se réinventer dès à présent.
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