La mise en œuvre du budget mobilité va-t-elle contribuer à la réduction des embouteillages ?

Depuis ce 1er mars 2019, le budget mobilité est un fait. Les employés qui bénéficient actuellement d'une voiture de société peuvent désormais répartir le budget qui y est alloué par leur employeur sur différents moyens de transport afin d'améliorer l'efficacité de leurs déplacements et de les rendre plus écologiques.

Trois piliers

Les employés peuvent répartir ce budget mobilité de trois manières:

- Premier pilier: opter pour un modèle de voiture de société moins onéreux et plus respectueux de l'environnement.

- Deuxième pilier: utiliser le solde du budget pour financer des moyens de transport durables, tels que le train, un vélo électrique ou des services de covoiturage.

- Troisième pilier: s'il reste du budget, ils peuvent obtenir l'argent restant en espèces.

Le budget mobilité, ne doit pas être confondu avec l'allocation de mobilité qui est un système " cash for car " qui permet aux employés qui bénéficient d'un véhicule de société de troquer celui-ci contre une prime en espèce.

Dans le cadre du budget mobilité, l'employé reçoit un budget annuel pour financer ses transports.  Il peut dès lors en fonction de ses besoins conserver une voiture, organiser ses transports et percevoir le solde dans son package salarial.

Par contre, il doit garder en tête que le montant en cash qui peut être versé dans le troisième pilier est soumis à des cotisations sociales de 38,07%... Mieux vaut donc dépenser l'intégralité son budget de mobilité et éviter d'opter pour le cash.

Complexe pour les employeurs

Bien que l'implémentation du budget mobilité ne soit pas une obligation, l'objectif est de voir un nombre croissant d'employeurs proposer ce choix à leurs employés.

Des recherches ont démontré qu'une meilleure approche de la mobilité offre un meilleur équilibre travail-vie privée aux employés, contribue à une culture d'entreprise agréable et moderne, influence positivement l'image de l'employeur.

De plus, l'introduction de la mesure n'a pas d'incidence sur les coûts salariaux pour l'employeur.

Cependant, de nombreux employeurs redoutent le surplus administratif que cette mesure entraînera. À titre d'exemple, le traitement fiscal et des cotisations sociales pour l'utilisation d'un véhicule de société diffèrent de ceux applicables à l'utilisation du bus ou d'un vélo.

Non seulement cela concerne les moyens de transport utilisés, mais également les types de déplacements effectués : déplacements domicile-lieu de travail, déplacements professionnels ou purement privés.

La réussite de la mise en oeuvre du budget mobilité ne se fera donc qu'à grands renforts administratifs et une simplification administrative est à envisager...

S'il est normal que le gouvernement veuille mettre un terme à une politique fiscale qui encourageait les employeurs à distribuer des voitures de société, il reste à voir si  le budget mobilité répondra tant aux besoins des utilisateurs qu'aux réalités des employeurs.

 Moins d'embouteillages, moins de pollution ?

On peut également s'interroger sur l'efficacité de la mesure sur une éventuelle réduction des embouteillages de plus en plus importants en Belgique.

Selon Johan De Mol, expert en mobilité à l'Université de Gand, on peut certes s'attendre à une diminution du nombre de voitures de société, mais ce n'en pas l'unique facteur à prendre en considération pour répondre à cette question.

Ces dernières années, le transport de marchandises et les navettes des voitures particulières aux entrées des villes ont considérablement augmenté également... La partie n'est donc pas gagnée !

Date de publication : 04/03/2019 16:13:00